Suite de mon hommage à tous ces élèves qui planchent sur des choses qui leur semblent parfois inutiles, mais qui feront partie de leur culture.
Je pense notamment à ceux qui préparent le bac de français…
Puisque “la culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié !” (phrase d’Henri Herriot), Jacques Prévert fait bel et bien partie de la culture française.
Car qui ne se souvient pas de quelques lignes de ce poème, dédié aux cancres, aux rêveurs, et aux autres…
PAGE D’ÉCRITURE
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit l’enfant
l’entend l’enfant l’appelle :
Sauve-moi joue avec moi oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfantDeux et deux quatre…
Répétez ! dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon et ils s’en vont.Et l’enfant a caché l’oiseau dans son pupitre
et tous les enfants entendent sa chanson
et tous les enfants entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !
Mais tous les autres enfants écoutent la musique
et les murs de la classe s’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.
Alors que j’étais au lycée, cet autre poème, extrait lui aussi du recueil Paroles, faisait si bien partie de notre culture que nous autres filles romantiques, le griffonnions sur les tables pour en faire profiter chacun. (Je ne crois pas que nous savions à l’époque que nous citions du Prévert !)
PARIS AT NIGHT
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité toute entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.
Retrouvez d’autres poèmes de Prévert, extraits de Paroles :
– Le Cancre – Composition française
– Alicante – Le jardin – Pour toi mon amour – Cet amour – Déjeuner du matin ou encore, Les enfants qui s’aiment (non extrait de Paroles)
– Pour faire le portrait d’un oiseau – Au hasard des oiseaux – Chanson de l’oiseleur – Les oiseaux du souci
Retrouvez, dans ce dossier, la liste de tous les thèmes qu’abordent mes autres articles poésies et comptines.
8 Comments
Eymard
Merci de m’avoir si rapidement fourni ce poème dont je ne connaissais bien sur plus le titre et qui, comme vous le dîtes si bien, reste quand on a tout oublié.
Je vais le faire apprendre à mes élèves pour qu’il leur reste aussi quelque chose, à eux…
Rachel
Belle idée ! 🙂 Pour la rentrée, je vous propose aussi un tri de poèmes, à voir par ici…
misslea39
je suis en ce2 et en ce1 j’ai deja fait cette poesi de jacques prévert
lilou2200010
oui meri c’est plus rapide que chercher dans les bouquin
amandine
moi je suis en 3eme et jai fait PAGE D’ÉCRITURE
xxEstellexx
je suis en 3eme et j’étudie ce poeme pour l’histoire des arts … et je n’arrive pas a trouver sa date.. :/ pourriez vous m’aidez silvous plais ? 🙂
poetry101
Bonjour! Je me demandais, à quelle page du livre se trouve ce poème? Merci
Rachel
Aucune idée. En plus, ça dépend des éditions.