Ma semaine dans le sud s’est terminée samedi dernier par une découverte en famille de la ville de Tarascon, petite bourgade située au cœur du triangle Arles, Nîmes, Avignon, et rendue célèbre par l’oeuvre d’Alphonse Daudet : “Tartarin de Tarascon” (1872).

Avant de partir, nous avions imprimé les différents circuits thématiques proposés en ligne par l’office de tourisme et décidé finalement de partir à la chasse à la Tarasque, tout en visitant la ville et découvrant les différents monuments remarquables.

Mais “qu’est donc cette Tarasque ?”, vous demandez-vous peut-être. ll s’agit d’un monstre terrifiant qui, d’après la légende, sévissait dans la ville au début de l’ère chrétienne. Au 1er siècle après J.C., Sainte Marthe délivra la ville de ce monstre.

La ville célèbre cette victoire chaque année par de joyeuses fêtes et le Roi René créa même en 1474 l’ordre des chevaliers de la Tarasque.

Lors de ces fêtes, une Tarasque mobile est promenée lors du défilé processionnel. Le reste de l’année, elle est exposée dans l’Antre de la Tarasque, au 15bis de l’étroite rue des Halles.

L’UNESCO a même élevé la Tarasque au rang de chef d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité le 25 novembre 2005.

En hommage à Sainte Marthe, et en souvenir de la Tarasque, de nombreuses images et statues de la Tarasque, datant du 13ème siècle à nos jours, sont également visibles dans Tarascon.

La première que nous ayons trouvée figure sur un blason ornant le balcon du théâtre municipal. La Tarasque est sensée y être riche en couleurs, d’après le guide (1ère photo de l’article) mais les travaux de rénovation des rues en cours depuis plusieurs mois semblent l’avoir bien empoussiérée, et nous n’avons pas reconnu l’image promise par le circuit, corps vert et carapace d’or sur un fond rosé.

Nos pas nous ont ensuite mené vers l’Office du tourisme où des salles ont été aménagées en hommage au héros imaginaire Tartarin et à ses chasses au lion.

L’office de tourisme est prolongé d’un cloître charmant (ou plus exactement de la moitié d’un cloître, car l’autre moitié, privée, est derrière un mur) dans la galerie sert parfois de lieu d’exposition.

Mais reprenons notre chasse à la tarasque, direction la Collégiale Royale Sainte Marthe.

La première Tarasque que nous découvrons se niche très, très haut sur l’église, puisque c’est la girouette qui orne le clocher !

À l’intérieur, de nombreuses représentations montrent Sainte Marthe terrassant la créature, comme par exemple un bas relief ornant le côté gauche du tombeau gothique de Sainte Marthe, situé dans la crypte de la collégiale.

Au-dessus de l’entrée de la crypte, une statue en papier mâché figure Sainte Marthe domptant la Tarasque de couleur verte, avec deux jambes humaines dans la gueule.

Plus haut, on devine encore la Tarasque sur une clé de voute. Dans une des petites chapelles de la collégiale, c’est un gigantesque tableau qui figure la sainte terrassant une bête féroce. Toujours en levant la tête, nous découvrons encore une représentation plus moderne de la tarasque dans l’oculus central des vitraux de la collégiale, datant de 1857.

Après cette visite, nous repartons vers le château de Tarascon. En approchant du château du Roi René, nous découvrons la plus récente (2005) et la plus grosse représentation de la Tarasque, taillée par le sculpteur tarasconnais Pascal Demomont dans un bloc de pierre de 25 tonnes !

J’aurais aimé avoir le temps de visiter cet imposant château… Tant pis, ce sera pour la prochaine fois ! Et nous en profiterons pour aller voir le château de Beaucaire qui lui fait face, de l’autre côté du Rhône.