Vous connaissez sans doute le papier mâché, ce papier détrempé à la colle dont on peut faire des objets.

Mais saviez-vous qu’il pouvait également servir à faire des meubles, ou même des vases ?

C’est ce que j’ai appris en visitant le Musée Au Fil du Papier, à Pont-à-Mousson, lequel expose une étonnante collection d’objets laqués en papier mâché, témoignages de la splendeur de l’ancienne fabrique de la ville (19ème et 20ème siècles).

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Vous pourrez y admirer par exemple des objets de papeterie, porte-crayons, boîtes à courrier, vide-poches, mais aussi des objets usuels comme des pelles et leurs balayettes assorties, des ronds de serviettes, des plateaux, ou encore des tirelires.

Le plus étonnant est de trouver des pièces plus imposantes, par exemple des horloges, des vases, ou encore des guéridons et des chaises !

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Tous ces objets sont finement décorés à l’aide de feuilles d’or et de nacre, qui leur donnent un éclat incomparable.

Laissez-moi vous raconter maintenant ce que j’ai retenu du procédé de fabrication de ces objets :

Le papier mâché utilisé dans cette fabrique était un mélange de carton, de vieux chiffons, et de vieux papiers, broyés et détrempés par une matière adhésive, mélange de colle et de gomme arabique.
Cet amalgame était ensuite amolli par cuisson à la vapeur afin d’être utilisé selon l’un des deux procédés suivants :
– Le premier consistait à laminer le papier mâché, en le faisant passer entre deux rouleaux, afin d’en faire des feuilles, ensuite travaillées et assemblées en objets.
– Le second consistait à mouler directement le papier mâché, pour obtenir des objets non plats, tels les vases.
Ensuite, les objets étaient trempés dans l’huile de lin, jusqu’à absorption complète.
Intervenait alors la phase de séchage, très sécurisée pour éviter que les produits ne s’enflamment, et enfin la phase de ponçage.
Dernière étape : la décoration. Les objets recevaient de 3 à 18 couches de laques successives. C’est dans l’avant dernière couche qu’étaient incrustés minutieusement les éléments de décoration en relief.
Il ne restait aux artistes qu’à y ajouter la décoration au pinceau, souvent faite de motifs floraux, ou chinois, très tendance au début du 20ème siècle.

Pendant plus d’un siècle, la fabrique de Pont-à-Mousson a ainsi utilisé des centaines de tonnes de papier mâché par an. Une cartonnerie avait même été construite à Blénod, village voisin, pour assurer l’approvisionnement en matières premières.

C’est dans les années 60 que la production s’est arrêtée, en raison de la concurrence des objets en plastique.

Si vous passez par Pont-à-Mousson, n’hésitez pas à visiter ce jeune musée. (Il a ouvert en 1999.)

fonderieVous y trouverez également des documents sur l’histoire de cette ville universitaire de renom (au 15ème siècle) et de son pont (en maquettes), ainsi que sur la fondation et le développement des Fonderies de Pont-à-Mousson, dont vous avez sans doute déjà foulé aux pieds un des produits les plus visibles : les regards de chaussée… ou plaques d’égouts pour être plus claire ! (Regardez ! C’est écrit dessus !)

Le Musée du Papier est niché dans un hôtel renaissance, au coeur de la ville de Pont-à-Mousson, au 13 rue Magot de Rogéville.
Ouvert tous les jours sauf le mardi. D’octobre à avril : 14h-17h – De mai à septembre : 14h-18h – Les dimanches : 10h-12h et 14h-18h.
Tarif plein : 4 €