Je vais une fois de plus pester contre la catégorie littérature jeunesse qui prive les adultes qui n’ont pas d’enfants et qui ne parcourent pas ces rayons d’un autre étage, de bien belles découvertes, alors que ce terme qui signifie avant tout “accessible aux jeunes” ne doit absolument pas empêcher les adultes de s’offrir le plaisir de ces lectures !

Tout ça pour vous parler à nouveau de Jean-Claude Mourlevat, que j’ai déjà cité dans ce blog, un auteur dont j’aime l’a sensibilité, l’imaginaire, les personnages ou les lieux si bien décrits qu’on se les imagine sans peine, ou encore la façon d’écrire, quand le surnaturel qui se mêle à l’histoire semble si réel.

Le Chagrin du roi mort, son dernier roman, que j’ai terminé pendant nos vacances en Val de Loire, met en scène Petite Terre, un pays minuscule, froid, et pacifique, qui pleure son bon roi décédé. C’est aussi et surtout l’histoire de deux jumeaux inséparables, dont l’un va être enlevé pour que le terrible Guérolf, banni de Petite Terre, accomplisse sa vengeance.

Je vous copie la présentation au dos du livre :

“C’est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d’un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l’immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat…”

Comme dans tous les romans de Mourlevat que j’ai déjà lus, on s’attache ici à tous les personnages, même les méchants, même les laids, même les sorcières, car rien n’est jamais tout noir ni tout blanc dans ces personnages, comme dans la vraie vie… Je ne peux que le recommander, dès 13 ans peut-être, mais aussi pour parents et grands-parents avides de belles histoires dont ils pourront parler avec “les jeunes”.

J’ai emprunté Le Chagrin du Roi Mort en version grand format, parue chez Gallimard Jeunesse en 2009, mais vous le trouverez à petit prix en format poche aux éditions Gallimard Pôle Fiction (2011).

Pendant que j’y suis, je vous conseille aussi Le Combat d’Hiver, paru en 2006, et que j’ai lu l’an dernier (oui, je sais, j’aurais du vous en parler avant...), l’histoire d’orphelins qui vont s’évader et se révolter contre un monde dominé par la Phalange et les terribles “hommes-chiens”, une histoire de courage, d’amitié, de fraternité et un hymne à la liberté.