(… carnet de voyage sur le Lot – location offerte par France Passion Plaisance…)

Quand je faisais du vélo (dans ma jeunesse 😉 ), j’adorais longer le canal jusqu’à l’écluse, pour la voir fonctionner. Les remous de l’eau, le bateau qui fait de l’ascenseur, l’ouverture des portes, chaque manœuvre avait quelque chose de magique !

Lors de notre croisière fluviale sur le Lot, nous avons retrouvé cette magie plus d’une vingtaine de fois, mais en l’occurrence, les éclusiers, c’était nous !

Si vous avez oublié votre leçon sur le fonctionnement d’une écluse, je vous propose de vous rafraîchir la mémoire en photos. En fin d’article, vous retrouverez une vidéo récapitulative.

L’écluse correspond en quelque sorte à une marche d’escalier, qu’il faut monter, si on remonte le courant, ou qu’il faut descendre, quand on suit le courant.

Nous avons commencé notre croisière fluviale en remontant le Lot. Il fallait donc que les écluses soient en position basse pour y entrer, avant de les remplir pour accéder au niveau suivant et continuer notre route.

Pour passer la première écluse de notre balade sur le Lot, Oscar, de la base des Canalous, nous avait rejoints pour nous expliquer le fonctionnement des différentes manivelles. Nous arrivons sur une écluse fermée, tandis qu’à l’intérieur, un bateau est prêt à sortir. (Tiens, son parasol est ouvert ! Encore un qui va s’envoler ! 😀 )

Il faut donc s’amarrer au ponton d’éclusage, en commençant par attacher l’avant du bateau. (Le courant plaque l’arrière vers le bord, qui peut donc être attaché ensuite.)

Puis, direction l’écluse, en position haute, où l’on va commencer par refermer les portes arrières, laissées ouvertes par le passage du bateau précédent.

Il faut ensuite fermer les ventelles, c’est-à-dire les vannes qui permettent le passage de l’eau, sur chacune des portes. Tim s’y essaie, suivant les directives d’Oscar.

Les portes et les vannes une fois fermées, on repart en direction des portes avant, pour la manœuvre inverse. Après avoir donné un coup de manivelle pour vérifier que le mécanisme des portes est bien tendu (geste de sécurité indispensable avant d’ouvrir les ventelles), on ouvre les vannes, permettant à l’écluse de se vider.

Quand le niveau entre l’écluse et le bas de la rivière s’est équilibré, la pression sur les portes se relâche, et elles bougent légèrement, faisant un bruit qui donne le signal : on peut jouer de la manivelle pour ouvrir les deux battants.

Le capitaine fait alors entrer le bateau dans l’écluse, permettant aux éclusiers en herbe de refermer les portes derrière lui, sans oublier ensuite de refermer également les ventelles.

Pendant ce temps, les amarres sont passées autour de bittes d’amarrage, ou autour des montants de l’échelle, sans toutefois les attacher aux taquets du bateau, car il faudra les raccourcir au fur et à mesure de la montée du bateau dans l’écluse, ceci afin de le stabiliser.

Une fois les portes fermées, on repart de l’autre côté, pour recommencer la manœuvre. D’abord, geste de sécurité : s’assurer que les mécanismes des portes sont bien en bout de course en donnant un tour de manivelle, puis on monte sur les portes pour ouvrir les vannes.

Cette ouverture, contre le courant, crée beaucoup de remous dans l’écluse, remous moins ressenti quand le bateau est seul, et donc amarré au milieu de l’écluse. Nos mousses devront malgré tout se mettre à deux sur l’un des cordages pour stabiliser le bateau.

Quand le niveau de l’eau est équilibré, il reste à ouvrir les portes de l’écluse avant de rejoindre le bateau par l’échelle encastrée dans l’écluse. (Pied droit d’abord ! Les barreaux sont décalés !)

Et voilà ! La leçon est passée, à nous la navigation sur les canaux ! Nos mousses deviendront des éclusiers aguerris au fil de notre croisière, n’oubliant jamais les gestes de sécurité, et troquant les tongs pour des chaussures fermées, plus adaptées aux pavés des écluses et au barreaux métalliques !

Ils ouvriront souvent les écluses pour un second bateau en attente derrière nous, permettant ainsi au second équipage de se reposer ! 🙂 Nous avons vu un couple naviguer seul et nous sommes dits que ça devait quand même être fatigant, et un peu “chaud”, de n’être que deux pour tout faire, les amarrages comme les passages d’écluses !

Sur un canal tranquille, où il suffit de se glisser contre le bord pour planter deux piquets qui tiendront le bateau pour la nuit, pas de problème. C’est tout à fait envisageable de n’être que deux. Mais sur une rivière comme le Lot, les responsables de la base nous ont confirmé qu’il valait mieux être au minimum trois.

Pour finir, voici comme promis un montage vidéo du passage d’une écluse située sous le Pont Valentré, un très bel ouvrage qui surplombe le Lot à l’ouest de Cahors.

Si la location de péniches vous tente mais que vous vous posez quelques questions concernant le confort à bord, je vous montrerai prochainement l’intérieur de notre Tarpon 42N. Ce sera dans mon prochain article souvenir de nos vacances en bateau. A très vite…