Découverte par hasard en 2009, lors d’un week-end à Annecy, j’étais bien décidée à présenter un jour cette passionnante exposition sur l’image animée à mes enfants.

C’est chose faite puisque nous y sommes retournés le week-end dernier, avant d’aller visiter Genève, et les enfants ont adoré cette expo du CITIA (Cité des techniques de l’image et de l’animation) dans laquelle ils ont pu manipuler nombre d’objets retraçant l’évolution de ce qui allait devenir le cinéma d’animation.

Pas le droit aux photos malheureusement dans cette expo, alors les prochaines illustrations de l’article viennent du Net (avec lien vers l’endroit où je les ai trouvées.).

Dès l’entrée de l’expo, les visiteurs sont invités à déplacer des cylindres métalliques sur des anamorphoses, de bizarres images déformées qui redeviennent “normales”, vues sur cylindre.

Je trouve cette technique incroyable, et je pense que nous allons essayer de creuser cela cet été !

Ensuite, une maquette de Emile Reynaud montre les débuts du cinéma d’animation, avec le théâtre optique, qui consistait à éclairer des images renvoyées dans un petit écran par des jeux de miroirs. Cet écran, placé en hauteur, permit ainsi la première séance publique d’images animées, en 1892.

Emile Reynaud est également l’inventeur du praxinoscope (1877), cylindre tournant autour d’un axe (comme un manège), au centre duquel une douzaine de miroirs disposés en cercle renvoient les images d’une bande placée contre la paroi du cylindre.

Il ressemble au zootrope, mais ce dernier n’a pas de miroir et c’est en regardant directement à travers des fentes que se fait l’illusion du mouvement quand le cylindre tourne.

Dans cette expo du CITIA, plusieurs bandes sont à disposition des visiteurs pour tester le praxinoscope avec plusieurs séries d’images. Voici un exemple de mouvement obtenu avec une douzaine d’images (passez la souris sur le lecteur pour activer la barre de défilement.)

La visite permet également de découvrir et tester plusieurs thaumatropes (inventés en 1825), qui permettent de superposer visuellement deux images dos à dos, grâce à la persistance rétinienne, à condition de les faire tourner rapidement.

Le plus connu est l’oiseau que l’on met dans une cage, que vous pouvez retrouver dans la vidéo ci-dessous. (A Annecy, les thaumatropes se manipulent avec des manivelles, c’est plus pratique !)

J’en profite pour vous rappeler que je vous avais montré comment fabriquer un thaumatrope pour mettre un poisson dans un bocal ! 😀

Toujours à manipuler, des folioscopes, plus connus sous le nom américain “flip-books“, sont à disposition ici et là, sur des tables de l’expo. En faisant défiler rapidement les pages, on arrive à lire une histoire animée, comme celle-ci, très simple à réaliser :

Concernant la manipulation, nous avons pu également tester dans cette exposition des mutoscopes, machines contemporaines inspirées des flip-books, avec des leviers de machines à sous, mettant en mouvement des pages rigides à visionner au travers d’une loupe.

Nous avons surtout pu nous essayer à la réalisation d’un court (très très court) métrage animé dans la salle Emile Cohl, du nom du pionnier du film d’animation. (Premier film : Fantasmagorie, en 1908)

Dans cette salle, sur un plan de travail blanc, surmonté d’une webcam, le visiteur crée une histoire à partir de formes en carton, en prenant à l’aide d’un ordi des photos régulières pour essayer de créer un mini-film. La visualisation est réglée sur 8 images par seconde, au lieu de 16 ou 24 normalement, pour permettre un rendu rapide de notre travail. Après une vingtaine de manipulations et photos, nous obtenons donc un film de moins de 3 secondes, que j’ai filmé. Attention, ça va super vite !

Il y a encore plein d’autres choses à découvrir dans cette expo, comme la partie temporaire, renouvelée tous les 6 mois, et consacrée en ce moment à Bill Plympton, réalisateur notamment des célèbres Fantasia ou La Belle et le Clochard.

Sans parler des dessins originaux, des projections d’extraits, des miroirs déformants, ou encore des décors exposés, comme un original de Princes et Princesses, de Michel Ocelot, ou un décor original (de près d’un mètre de large) avec ses marionnettes, ayant servi au film “Le printemps de Mélie“, de Pierre Luc Granjon. Un extrait ci-dessous (où la chambre est visible après 30 secondes).

La plupart des gens qui connaissent Annecy, ou même qui y habitent, n’ont jamais entendu parler de cette exposition, peut-être parce que, faute de place, elle est abritée par le Conservatoire d’Art et d’Histoire (18 Avenue du Trésum, à Annecy), lequel n’a rien à voir avec le cinéma ! C’est pourtant à deux pas du château !

Si vous visitez Annecy, n’hésitez pas à consacrer une heure ou deux à l’expo, surtout si vous y allez avec des enfants. Ils vont adorer ! 😀 (Ouvert en continu pendant l’été, de 10h30 à 18h. Entrée gratuite.)

Et pour réaliser vous aussi votre premier mini métrage, une application flip-book est disponible sur le site du CITIA, parmi d’autres activités.