Tim a récemment appris à l’école la fable “Le corbeau et le Renard”, de Jean de la Fontaine, mais il a également appris ensuite deux versions “détournées”, celles de Pierre Perret et celle de Jean-Luc Moreau.

Je connaissais la 1ère des deux, version argot, mais pas la seconde, qui raconte l’histoire du point de vue du corbeau… et ça change tout ! 😀

Voici donc ces trois versions de la célèbre fable, que je vous propose de (re)découvrir aujourd’hui, à commencer par la plus célèbre :

Le Corbeau et le Renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
“Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.”
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : “Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.”
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Jean de La Fontaine

Si votre enfant n’arrive pas à apprendre cette fable, alors qu’il connait par cœur toutes les chansons qui passent à la radio, proposez-lui la version chantée ci-dessous ; ça le motivera peut-être ! 😀

Voici à présent la version de Le corbeau et le Renard”, revisitée par Pierre Perret :

Maître Corbeau sur un chêne mastard
Tenait un from’ton dans le clapoir.
Maître Renard reniflant qu’au balcon
Quelque sombre zonard débouchait les flacons
Lui dit: “Salut Corbac,
c’est vous que je cherchais.
A côté du costard que vous portez, mon cher,
La robe du soir du Paon est une serpillière.
De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charre
Que les merles du coin en ont tous des cauchemars.”
A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière,
Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre.
Et entonnant “Rigoletto” il laissa choir son calendo.
Le Renard le lui pique et dit: “Apprends mon gars
Que si tu ne veux point tomber dans la panade
N’esgourde point celui qui te passe la pommade …”

Moralité:

On doit reconnaître en tout cas
Que grâce à Monsieur La Fontaine
Très peu de chanteurs d’opéra
Chantent aujourd’hui la bouche pleine.

Pour finir, voici la version de cette fable transposée du point de vue du corbeau, par Jean-Luc Moreau :

Le Renard et le Corbeau
ou si l’on préfère
La (fausse) Poire et le (vrai) Fromage

Or donc, Maître Corbeau,
Sur son arbre perché, se disait : ” Quel dommage
Qu’un fromage aussi beau,
Qu’un aussi beau fromage
Soit plein de vers et sente si mauvais…
Tiens ! Voilà le renard. Je vais,
Lui qui me prend pour une poire,
Lui jouer, le cher ange, un tour de ma façon.
Ça lui servira de leçon ! “
Passons sur les détails, vous connaissez l’histoire :
Le discours que le renard tient,
Le corbeau qui ne répond rien
( Tant il rigole ! ),
Bref, le fromage dégringole…
Depuis, le renard n’est pas bien ;
Il est malade comme un chien.

Il existe bien d’autres variations de cette fable, répertoriées sur le Net… Vous en trouverez par exemple un grand nombre sur “Passion Lettres“. Bonne lecture !