Sur la route de Magnières, où nous allions faire de la draisine, nous nous sommes arrêtés au château de Lunéville.

Fort touché par un incendie en 2003, le château est actuellement en rénovation. Cependant, certaines parties sont intactes, et offrent aux visiteurs deux expositions, à visiter, de 10h à 12h et de 14h à 18h (sauf le mardi), jusqu’au 3 août 2008. (Entrée libre)

La première exposition propose de voir les objets que le Musée a acquis depuis 5 ans, pour remplacer ceux qui ont été détruits par l’incendie. L’autre exposition, à laquelle je me suis davantage intéressée, offre un aperçu de l’évolution de la toilette et de l’hygiène au XVIIIème siècle.

Nous apprenons ainsi qu’en ce siècle, l’eau revient enfin en grâce dans les gestes de la toilette ! Il faut préciser que, durant les deux siècles précédents, l’eau était soupçonnée d’être vecteur de maladies. Grâce à cette évolution apparaissent donc, sous Louis XV, les premières salles de bains, avec baignoires et tables de toilette, où sont posés pots à eau, plats à barbes et cuvettes, objets en faïence pour les dames – et les pièces – les plus élégantes.

Vous trouverez donc exposés des plats en faïence de Lunéville, des ustensiles de toilette, mais également la reconstitution d’une salle de bain de cette époque.

Une autre partie de cette exposition insiste sur le renouveau des parfums. À cette époque, ce sont l’iris, le jasmin, la fleur d’oranger, ou encore la lavande et la bergamote, qui deviennent les senteurs en vogue.

De plus, en ce XVIIIème siècle, il est de bon ton pour une élégante de fabriquer elle-même son parfum, son fard, ou ses pots-pourris. Le livre “La Toilette de Flore” écrit par Buc’hoz (et qui donne son nom à l’exposition) propose à ces dames de nombreuses recettes, dont l’exposition vous offre quelques copies, comme celle de la “recette pour déhaler le teint” ou celle-ci, “l’huile pour nettoyer la peau” :

Prenez une pinte de Crème, jetez dedans les fleurs de Nénuphar, de Lis, de Fèves, de Roses ; faîtes bouillir le tout au bain-marie ; il en sortira une huile que vous conserverez dans une fiole & que vous exposerez au serein pendant quelques temps.

Alors, à vos cueillettes, mesdames ! Mais passez d’abord par l’exposition de la Toilette de Flore, au château de Lunéville, pour y dénicher d’autres secrets de beauté.

Pour information, sachez que Buc’hoz, auteur de la Toilette de Flore, est né à Metz en 1731. Il reçoit son titre d’avocat à Pont-à-Mousson en 1750, mais comme il s’intéresse également à l’histoire naturelle, il entreprend des études de médecine. Reçu docteur à Nancy en 1759, il rédigera par la suite, entre autres ouvrages, une énorme Histoire des Plantes de Lorraine (13 volumes).

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